Une belle matinée de septembre, 8h52. Le quai d'une gare, le signal de départ va retentir dans deux minutes. Un homme réfléchit à une dispute avec sa femme, un jeune couple discute d'une comédie romantique, un policier à la gueule de bois regarde par la fenêtre une femme qui court en vain pour attraper un train qui roule à vive allure...
Chacun des voyageurs porte sa propre histoire, poursuit son propre rêve, porte ses propres inquiétudes. Et chacun joue sa propre chanson dans sa tête. Un homme qui arrose des fleurs et Sally, une serveuse de café qui fredonne sa chanson préférée « Bette Davis Eyes » en écoutant la radio, observent le train bourdonnant depuis leur fenêtre. Puis le monde s'arrête. À 8h55, Sally laisse tomber sa tasse de café. Le train explose sous ses yeux...
Comment décrire l'indescriptible ? Et comment décrire les minutes qui précèdent ? Roland Schimmelpfennig raconte l'histoire à l'envers, révélant les pensées, les désirs, les passions et les rêves des personnes sans méfiance dont les destins se rencontrent et disparaissent dans la minute de l'explosion.
Cependant, le texte est traversé par un courant sous-jacent d'espoir et de volonté de ne pas abandonner. En effet, les événements auraient pu se dérouler différemment si Sally avait rencontré l'homme au sac de sport, et il est toujours possible d'arrêter le temps avec un peu de chance. On peut toujours arrêter le temps avec un peu de chance, ou au moins rattraper une tasse qui tombe.